Dehors ce gouvernement !
Face à la
contestation grandissante du CPE dans les universités, Villepin et Sarkozy
n’ont trouvé qu’une seule réponse : la matraque. Comme avec les lycéens au
printemps 2005 et avec les jeunes des cités en novembre dernier.
L’enjeu
est de taille. Si le gouvernement l’emporte contre la jeunesse, il en fera un
point d’appui pour généraliser la précarité à toutes et à tous pour le plus
grand profit du patronat. Si le mouvement l’emporte et obtient le retrait du
CPE, alors une brèche sera enfin ouverte dans le mur qu’ils nous opposent. Et
nous pourrons envisager un autre avenir.
Les
gouvernants n’ont rien à offrir d’autre que la précarité à coups de matraque.
Ils sont nuisibles. Il faut les faire partir.
Les
dirigeants du Parti socialiste espèrent bien profiter de la contestation
anti-gouvernementale pour, en 2007, l’emporter aux élections. Mais on les
connaît bien. Les contrats précaires ne datent pas du CPE de Villepin. Les
socialistes ont lancé les premiers contrats précaires (les TUC) dans les années
80, et plus récemment les emplois-jeunes. Ils ont aussi contribué à
l’accroissement de la précarité, sous Fabius en 1985, en élargissant le recours
aux CDD et à l’intérim. Sans compter le recours aux multiples CES, CEC, etc.
quand ils étaient aux affaires.
Après
avoir régné en alternance avec la droite depuis vingt-cinq ans, la gauche de
gouvernement porte une responsabilité égale dans la situation actuelle de la
jeunesse. Ces vingt-cinq ans ont été vingt-cinq années d’attaques libérales, de
démantèlement des services publics et des droits sociaux, d’aggravation du
chômage et de la précarité.
Et
aujourd’hui, que proposent-ils ? Du projet d’allocation unique pour les jeunes
à des exonérations ou des primes pour les entreprises qui embaucheraient des
jeunes en CDI, rien qui ne permettra de régler la question. Car pour sortir du
chômage, il faudrait commencer par embaucher dans les services publics
socialement utiles (santé, éducation, culture… pas la police !), et pour
financer cela taxer les profits patronaux. Mais faire payer les patrons, c’est
précisément ce que la gauche de gouvernement veut éviter.
Gouvernons-nous nous-mêmes
Il n’y a
rien à attendre des élections. Une véritable alternative ne se construira pas
dans les salons feutrés des ministères ou du parlement. Elle se construira par
la lutte et la mobilisation du plus grand nombre.
Nous n’avons pas besoin de ces
gouvernants à la botte des multinationales, dont la seule fonction est de nous
faire trimer plus et mieux pour extraire de nous plus de profits. Nous n’avons
pas besoin de patrons pour vivre, même si eux ont besoin de nous. Il faut en
finir avec le capitalisme et sa logique qui ont échoué et imposer un autre
avenir collectif.
Il faut
inventer une autre économie où le travail et les richesses soient partagés et
non confisqués par quelques-uns. Il faut inventer une autre société où les
droits fondamentaux à l’existence, au logement, à la santé, à l’éducation, à la
culture, passent avant tout le reste. Pour cela, il faut que collectivement
nous prenions notre sort en mains.
Rezo-antiK. 13/03/06
« Le
capitalisme ne s’effondrera pas tout seul, aidons-le ! »